top of page

Hommage à Jean-Marie JAEGER

  • Jean-Marie ESCH
  • 9 nov. 2021
  • 2 min de lecture

Jean-Marie outre le goût du beau avait aussi le goût des bonnes choses. Tous les vendredis il déjeunait au restaurant chinois où nous avions décidé de nous retrouver prochainement avec nos épouses. Il aimait le bon pain, le bon vin ainsi que le chant et la danse. Licencié en droit il mettait ses compétences juridiques au service de la CUS où il était responsable des foires et marchés, mais aussi des habitants de son quartier qui appréciaient sa disponibilité, sa serviabilité, son amabilité. Ainsi, dans le cadre du réaménagement urbain, ses conseils sur le tracé des voieries du tram furent précieux.

Jean-Marie est un beau prénom : celui du disciple préféré de Jésus et de sa mère. Ces deux personnages figurent sur un panneau du retable d’Issenheim de Grünewald : la Passion du Christ. Jean-Marie lui aussi a dû affronter l’handicap de sa fille Valérie et le décès brutal de son fils Etienne. Il tira de ces épreuves une force qui cimenta son couple avec Simone et lui permit d’affronter sa propre maladie et de témoigner de sa foi chrétienne. Dans les années 70, autour de la place André Maurois, on trouvait des biens matériels : Auchan, des biens culturels : le Maillon, mais les biens religieux manquaient. Le retable décorait des salles de classe de l’école publique (Brigitte) et sous son préau étaient célébrées les messes, les ordinations alors que les messes de minuit et les professions de foi se déroulaient au Maillon. Soucieux de l’éducation chrétienne de ses enfants, élèves à St. Etienne et à Notre Dame, Jean-Marie élu président de l’Association de construction, s’est lancé en 1980, avec une trentaine d’autres habitants, dans « cette prodigieuse aventure qu’est la construction d’un lieu de culte » alors que le curé ITTY qui venait de construire une église à la cité de l’Ill ne partageait pas cet objectif. Ce « courage inconscient » permit l’édification de notre église St. Benoît en 3 ans, et grâce à la motivation d’une équipe de quêteurs qui, de dimanche en dimanche, parcourait le diocèse le remboursement rapide d’un prêt à 14% d’intérêt, et un surplus qui a pu être utilisé l’an dernier pour les travaux de restauration.

Jean-Marie, ta générosité ne s’est jamais démentie. Pendant des années tu nous a adressé un virement permanent et cet automne encore tu nous a fait cadeau d’un don.

Pour tout cela un grand merci, Jean-Marie, je suis certain que le Christ ressuscité, autre panneau du retable, t’accueillera aujourd’hui car tu as su réaliser ce rêve que François CHAGNEAU évoque dans le poème suivant :

J’ai rêvé d’une Eglise qui était sans poussière et qui avait abandonné les formes du passé, les gestes d’autrefois.

J’ai rêvé d’une Eglise pour qui comptait encore l’avenir de Dieu, réalisable aujourd’hui dans la pâte des hommes.

J’ai rêvé d’une Eglise qui criait à l’injustice quand il fallait crier.

J’ai rêvé d’une Eglise qui savait tout comprendre, qui savait tout aimer.

J’ai rêvé d’une Eglise pour qui Dieu n’était rien qu’inlassable quête, et qui chercher en terre à terre le visage du Christ.

J’ai rêvé d’une Eglise qui ne se cachait pas derrière un voile de piété, qui dans sa nudité portait la vérité.

J’ai rêvé de moi-même à la recherche de moi-même découvrant Dieu dans une église peuplée d’hommes.

Comments


Communauté de Paroisses Catholiques Saint Joseph - Saint Benoît - Saint Jean Bosco

KOENIGSHOFFEN - HAUTEPIERRE - HOHBERG - POTERIES

©2021 par Ela MVOLO pour la Communauté de Paroisses Catholiques Saint Joseph-Saint Benoit-Saint Jean Bosco de Strasbourg.

bottom of page